Trois astuces pour aborder un conflit le plus sereinement possible
Conflit rime plus avec absence de répit que présence de sérénité et ,pourtant, rien de plus banal qu’un conflit, n’est-ce pas? Que ce soit dans la sphère privée ou bien la sphère professionnelle, le conflit sera envisagé très souvent comme une « faute », un « échec », une « erreur », quelque chose de négatif, source d’inquiétudes et signe d’une « mauvaise » communication.
Pourtant communiquer, c’est confronter, au moins, deux regards, susceptibles d’être très différents de ce à quoi l’un ou l’autre peut s’attendre. Et, donc, susceptibles de donner lieu à des malentendus menant les personnes à s’opposer. Mais s’opposer à un propos, à une personne, demande à ce que l’on se sente assez confiant pour faire entendre sa voix. Ce qui n’est pas chose aisée pour la plupart des personnes qui ne peuvent s’empêcher de ressasser, décortiquer, questionner chacune de leurs interactions.
Dans cet article, je vous propose trois astuces que vous pouvez garder en tête si vous entrez en conflit.
Donner de l’attention à la sensation
Le conflit est le résultat d’un désaccord qui dure, qui s’installe dans le temps avec des phases de « trêves » et de « crises légères à aiguës », tout dépend comment les personnes parviennent à mener la danse. Puisqu’un mauvais pas peut suffire pour rappeler à l’esprit toutes les fois où cela s’est déjà produit. Bien souvent, l’on se souvient du mauvais pas que l’autre a fait et qui nous a bousculé. Comme focalisé sur les paroles et les actes de l’autre personne, l’on en oublie les siens.
La première astuce pour aborder un conflit le plus sereinement possible, c’est de donner de l’attention à ce que vous ressentez. Vous pouvez faire un scan complet du corps :
Quelle partie du corps se fait le plus sentir? Est-ce le ventre? Ou plutôt une crispation dans la poitrine? Une raideur soudaine des épaules? Le dos qui se crispe? La température de votre corps vous semble-t-elle changer? Quelle(s) pensée(s) remonte(nt) à la surface quand telle ou telle partie du corps devient sensible? Les pensées sont-elles plus présentes que les sensations corporelles?
Donner de l’attention à l’émotion
Une fois que cette étape de scan corporel est effectuée, peut-être que vous vous sentirez déjà plus calme et ainsi votre attention pourra se porter sur les émotions que vous ressentez: La deuxième astuce, c’est donc de les identifier afin de les intégrer et ainsi d’y voir plus clair en vous et dans la situation. Rappelez-vous qu’une émotion fait réagir votre corps et dure quelques instants. Mais l’association entre les émotions ressenties et la représentation que vous vous en faîtes donnera naissance au sentiment. Et, le sentiment, lui, dure au-delà de l’événement. Par exemple, si l’événement concerné est une dispute qui survient entre vous et un de vos collègues qui vous reproche de mal effectuer une tâche, peut-être allez-vous vous sentir en colère aussi bien que blessé, ce qui peut vous entraîner pas à pas vers un sentiment de repli. Aussi, vous pouvez écrire sur une feuille, sur votre écran ou dans un carnet, tout ce que vous parvenez à traduire de ce que vous ressentez comme émotions et sentiments. Ecrire c’est à la fois se poser physiquement et déposer mentalement le trop-plein. Et dans l’idée de simplifier la démarche, je vous invite à répondre aux questions précédentes, c’est-à-dire à suivre le scan corporel, par écrit. Ce scan corporel, fait mentalement ou/et par écrit, peut se répéter le temps que le conflit vous est difficile.
Donner de la voix, vraiment ?
La troisième astuce est, celle-ci, réservée à ces personnes qui sentent qu’elles n’osent, justement, pas être en conflit et qui préféreront éteindre leur voix plutôt que de la faire entendre. Vous la connaissez peut-être cette personne qui choisira toujours de mettre fin au conflit avant même qu’il se présente, en choisissant de se taire plutôt que de risquer de mal dire. C’est cette même personne qui refait le fil de l’histoire dans sa tête en cherchant à tout prix une raison « pour ne pas en faire toute une histoire » et trouvera le moyen « d’arranger les choses » souvent en minimisant ce qu’elle ressent et ce qu’elle croit pour vrai. C’est cette personne, en vous comme en moi, qui est parfois prête à sourire alors que le corps entier se crispe de l’intérieur. Pour cette personne, la troisième astuce est celle de s’exercer à verbaliser tel quel, ce qu’elle ressent. C’est-à-dire sans y mettre les formes, sans y apporter une réflexion, sans valoriser ou dévaloriser ce qui sort de cette bouche. Simplement, se trouver un espace et un temps pour verbaliser tout ce qui est contenu, à l’intérieur, à propos du conflit en question. L’important c’est d’entendre les mots sortir de cette bouche. Tels quels. C’est aussi une façon de travailler la confiance en soi, de déjà s’exercer à verbaliser seul, à exprimer tels quels les émotions et les sentiments. Puis, pourquoi pas, proposer à une personne de confiance de s’exercer avec elle. Trouvez un sujet qui vous tient à cœur et vous pose problème et « déballer » devant ce confident exactement ce que vous ressentez, en lui demandant de seulement vous observer, silencieusement. Cela favorisera votre prise de parole en cas de désaccord et vous permettra d’aborder un conflit d’une façon plus apaisée. Aborder un conflit est nécessaire pour qu’il se termine. Et pour que le conflit se termine avec succès, il est important que chaque personne puisse s’exprimer et s’affirmer vraiment.
Le conflit vous donne l’opportunité de voir et de sentir quelle(s) partie(s) en vous réclame de l’attention. Être touché par le comportement de l’autre réveille certaines blessures mais cela fait également surgir certaines ressources intérieures oubliées.
